Bonjour,
C’est aujourd’hui que s’amorçaient les travaux de la COP28, soit la 28ième conférence des pays signataires des accords internationaux de lutte aux changements climatiques. Environ 70 000 délégués, provenant d’horizons variés, s’activeront à mettre de l’avant leurs idées et exercer leur influence, de façon à convenir, par consensus, à de nouveaux objectifs favorisant l’atteinte des engagements de limitation de température de l’Accord de Paris. Cette COP28 se tient aux Émirats arabes unis, un État dont le développement économique repose en grande partie sur l’exploitation des énergies fossiles, l’or noir comme le titrait Hergé!
Le mouvement prônant la fin de l’utilisation des énergies fossiles prend de l’ampleur et c’est tant mieux. Il suscite toutefois, plus que jamais, une vive résistance de la part des joueurs affectés négativement par ce mouvement, avec la complicité de certains États, dont le Canada. En effet, le Canada a indiqué hier qu’il n’appuierait pas, lors de cette COP28, un texte final qui préciserait une sortie éventuelle pure et simple des énergies fossiles. De ce fait, le Canada miserait plutôt sur le développement des technologies de captage et de stockage du carbone pour atteindre la carboneutralité en 2050. Cette stratégie du gouvernement canadien m’apparaît hautement risquée, compte tenu de la gravité et de la vitesse à laquelle les conséquences des changements climatiques se manifestent. Cette prise de position du Canada va aussi à l’encontre de celle adoptée par l’Agence internationale de l’énergie, dont il fait partie, et dont la mission est de travailler de concert avec les gouvernements et les acteurs de l’industrie pour favoriser un accès sécuritaire et durable aux différentes sources d’énergie.
La polarisation qui découle de cette situation, tant sur le plan politique que du point de vue idéologique, est plus palpable que jamais au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Souhaitons et travaillons pour que les citoyens de l’Amérique du Nord, tant les individus que les entreprises, puissent le plus rapidement possible agir de façon à s’affranchir des énergies fossiles. Il peut s’avérer utile de rappeler que les États-Unis et le Canada font figure de derniers de classe sur le plan mondial en matière de niveau d’émission de GES par habitant. Le monde a besoin d’un plus grand leadership climatique. Celui émanant de l’Amérique du Nord aurait un impact des plus significatifs s’il se matérialisait concrètement, et ce, par une réduction marquée des GES.
Je vous ferai part prochainement d’une idée qui germe dans ma tête depuis un certain temps pour tenter d’accélérer la sortie des énergies fossiles en Amérique du Nord et inciter les pétrolières à migrer vers des projets économiques où elles pourraient y trouver leur compte.